Blond
Identification
Département
Commune
Numéro INSEE
Protection
Lieu-dit
Cité
Nom médiéval
Numéro CAG
Classification fonctionnelle
Fiabilité agglomération
Recherches en cours
Etat de la fiche
Environnement géographique
Situation
La commune de Blond est située au nord-ouest de Limoges et au sud-ouest de Bellac, dans une petite plaine au nord et aux pieds des Monts de Blond, à une altitude moyenne de 300 m.
Topographie et altitude
Environnement géographique
Les monts granitiques de Blond sont connus pour leur richesse minérale depuis plusieurs siècles. Un rapport de M. de Cressac (1813 : 435-451) mentionne la redécouverte, au XIXe siècle, de gisements d’étain, de fer et de cuivre. L’étain reste cependant le minerai le plus exploité dans cette région. M. de Cressac décrit les gisements, anciennement exploités, notamment sur l’actuelle commune de Vaulry.
La géologie locale se compose d'arènes de leucogranite albitique à cassitérite, granite à grain fin-moyen, à deux micas, de la Garde, migmatites résultant d'une anatexie intense des paragneiss plagioclasiques.
Dans un document non daté, J.-M. Desbordes évoque la réalisation d'analyses en 1977 par le BRGM qui ont permis d'identifier la présence de cassitérite (minerai d'étain). Dans ce même document (formalisation des objectifs de la seconde année du projet de recherche [?]), J.-M. Desbordes évoque la présence de rognons de quartz et d'argiles alluviales dans le fond des tranchées et des fosses.
Réseau hydrographique
Historique des recherches
Dès 1813, M. de Cressac fait la mention, dans un rapport sur la géologie locale, de la redécouverte, au XIXe siècle, de gisements d’étain, de fer et de cuivre dans le secteur de Blond. Il décrit les gisements, anciennement exploités, notamment sur l’actuelle commune de Vaulry, et mentionne une ville abandonnée dite Villa Delper/Dulper, Ville des Pierres ou Ville Perdue. Il rejette cette « fable » expliquant que ce sont les tranchées des mines qui ont été prises pour les rues d’une ville (Cressac (de) 1813 : 447). Il affirme cependant que l’exploitation de ces premières minières des Monts de Blond date de l’Antiquité. La localisation exacte de cette « ville » n’est malheureusement pas précisée et l’auteur décrit différents lieux d’extraction notamment situés sur la commune actuelle de Vaulry.
En 1821, C.N. Allou propose une description des ruines : « portions de murs à fleur de terre », « une espèce de pilier de 6 à 8 P. de hauteur » (Allou 1821 : 320), sans pour autant offrir plus de précision sur l’organisation du site.
C’est dans un procès-verbal de la séance du 29 mars 1904 de la Société d’Archéologie et d’Histoire du Limousin que le site est localisé dans le bois de la Tourette sous l’interprétation de villa. La « pile carrée de 1 m de côté et dont l’élévation au dessus du sol est encore de 2 m » et de nouveau décrite dans le PV. Elle a pu être observée en 2010 et 2011 (Jouhanneaud 1904 : 687-688 ; Baret 2010, 2011).
En 1973, dans son rapport de prospection, J.-P. Loustaud revient sur le toponyme de « Ville de Lupé » pour ce site (Loustaud 1973). Il signale la présence non pas d’un mais de deux « piliers » en béton rose (hauteur : 1,50 m), de substructions, et d’un fragment de colonne (?) en granite.
En 1977, J.-M. Desbordes signale la présence de vestiges antiques dans le bois de la Tourette sur une superficie de 10 ha et estime que l’extraction d’étain s’étend sur 40 ha. Pour lui, il s’agit d’un vicus artisanal spécialisé dans l’extraction et le négoce de l’étain (Desbordes 1977 : 439). À son initiative, le site est classé aux monuments historiques (18 juillet 1978, PA00100254).
En 1988, R. Lacotte (1988 : 7-15) publie le relevé de la zone minière effectué par la COGEMA en 1985 puis par lui-même en 1986-87. Le premier relevé concerne seulement une petite partie de la zone minière alors que son relevé – effectué à la boussole – concerne l’ensemble de la zone. Il augmente alors la superficie du secteur minier jusqu’à plus de 80 ha. Parallèlement, les études menées par les géologues de l’université de Limoges (M. Weppe, Mlle Peiffer) montrent la présence de cassitérite et de mispickel (souvent associé à l’or).
En 1994, le site minier est inclus dans le recensement effectué par B. Cauuet des sites miniers de Haute-Vienne (Cauuet 1994 : 5).
Chronologie
Evolution ultérieure
Phasage:
Siècle
Fiabilité
Siècle
Fiabilité
Siècle
Fiabilité
Siècle
Fiabilité
Siècle
Fiabilité
Topographie
Etendue supposée
Réseaux
Voies terrestres:
Identifiant
Organisation
Edifices religieux et nécroples
Temples et sanctuaires
Habitat
Identifiant
Type d'habitat
Longueur
Largeur
Nombre de pièces
Identifiant
Identifiant
Identifiant
Identifiant
Activité, production et échanges
Artisanat
Identifiant
Le territoire
Habitat rural
Plusieurs sites antiques sont enregistrés sur la commune dans la base Patriarche : La Barde [EA 870180002], Rulières [EA 870180003], Puernaud [EA 870180004], Villerajouze [EA 870180005]. Ils correspondent sans doute aux habitats ruraux signalés par M. Dominique en 1999 (tegulae). La même année, M. Coindeau signale une autre occupation à la Croix de Pierre [EA 810180007].
Dans son rapport de 1994, B. Cauuet rapporte la découverte au lieu-dit Le Charlet (EA 870180049 et 0050), par D. Vuaillat d'un amais de scories de fer sous un bois, sur une hauteur qui pourrait correspondre à un atelier antique (Cauuet 1994 : 103).
Synthèse
Bilan
Les nombreuses découvertes, sur une importante superficie dans le Bois de la Tourette, et l’exploitation minière intensive de la zone attestent d’une implantation humaine fortement structurée et organisée. Il s’agit certainement d’un habitat groupé dont nous ne percevons actuellement que ponctuellement son organisation et son importance dans les activités d'extraction minière. Il ne fait que peu de doute sur le fait que ce site puisse correspondre à une agglomération (2 - habitat groupé avéré) qui connaît une pérennité de son occupation (avec un déplacement ?) à la période mérovingienne.
Cependant, il faut bien noter que nous ne possédons actuellement aucun plan d’ensemble des vestiges même si le levé LiDAR mené en 2017 commence à faire apparaître l'extension précise de l'agglomération. Il reste encore beaucoup de questions concernant la morphologie de l’agglomération et les activités complémentaires qui pouvaient prendre place aux côtés de l'exploitation minière.
Les sondages menés en 2018 confirment l'occupation antique et la présence de bâtiments de construction soignée et confortable (maçonnerie en béton, béton de tuileau, hypocauste). Cependant, les sondages ont aussi montré un très fort remaniement du site en raison d'importantes campagnes de fouilles clandestines dans les années 1960-1970 pour lesquelles nous ne disposons d'aucune archive. L'état du site, pour la partie habitat, rend difficile d'envisager une prolongation des travaux de terrain. Seul une ouverture systématique à la pelle mécanique des amas de blocs et de TCA pourrait éventuellement conduire à localiser des constructions encore partiellement conservées mais actuellement invisibles. Des travaux devraient cependant être conduits par B. Cauuet sur les chantiers miniers qui apparaissent, en surface, mieux conservés.
Bibliographie
Bibliographie
Allou C.N. (1821) Description des monuments en Haute-Vienne, p. 320.
Baret F. (2010) Les agglomérations « secondaires » gallo-romaines dans le Massif Central, cité des Lémovices : rapport de prospection thématique. Limoges : SRA Limousin.
Baret F. (2011) Les agglomérations « secondaires » gallo-romaines dans le Massif Central, cité des Lémovices : rapport de prospection thématique. Limoges : SRA Limousin.
Baret F. (2017) Les agglomérations antiques de la cité des Lémovices. Rapport de prospection thématique avec LiDAR, campagne 2017 : Blond, La Souterraine, Saint-Goussaud. Limoges : SRA Limousin.
Baret F. (2018) Blond (Haute-Vienne), Bois de la Tourette : campagne de sondage sur un village minier de l’Antiquité. Rapport de prospection thématique avec sondages. SRA Nouvelle Aquitaine, Limoges, 2018.
Baret F. et al. (2019) PCR HaGAL – Habitat Groupé Antique de la cité des Lémovices (2018 / 2019-2021), Rapport intermédiaire d’activités, Année 2019. Limoges : SRA Nouvelle Aquitaine.
Bastide (de la) M. (1939) Procès-verbal. Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin, p. 57.
Cauuet B. (1994) Inventaire des mines antiques d'or et d'étain et des habitats associés en Limousin. Programme triannuel 1993-94-95. Rapport intermédiaire 1994. Limoges : SRA Limousin.
Crédot R., Dominique M. (1980) Le stations préhistoriques de la commune de Blond (Haute-Vienne). Revue Archéologique du Centre de la France, 19 : p. 9-16.
Cressac (de). (1813) Notice sur la découverte de l’étain en France. Journal des Mines 33 (198 (Juin)) : p. 446-447.
Desbordes J.-M. (nd) Les exploitations minières du bois de la Tourette (commune de Blond, canton et arrondissement de Bellac, Haute-Vienne).
Desbordes J.-M. (1977) Informations archéologiques. Gallia, 35 (2) : p. 439-440.
Desbordes J.-M. (1984) Bois de la Tourette : rapport de sondages. Limoges : SRA Limousin.
Desbordes J.-M. (1985) Informations archéologiques. Gallia, 43 (2) : p. 423.
Desbordes J.-M., Lacotte R. (1986) Un exemple de fossilisation forestière : le vicus du bois de La Tourette, commune de Blond (Haute-Vienne). Hommes et Terre du Nord, 2-3 : p. 145-148.
Desbordes J.-M., Lacotte R. (1986) Du vicus gallo-romain au village médiéval : l’exemple de Blotomagus_Blond (Haute-Vienne). in R. Chevallier (dir.) Mines et métallurgie en Gaule et dans les provinces voisines, Paris, Errance : p. 291-296.
Desbordes J.-M., Reynaud P., Reynaud D. (1985) Voie antique au bois de La Tourette (Blond, Haute-Vienne). Travaux d’Archéologie Limousine, 5 (1984) : p. 129.
Dominique M. (1960) Procès-verbal. Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin : p. 519.
Jouhanneaud C. (1904) Procès-verbal de la séance du 29 mars 1904. Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin, 54 : p. 687-688.
Lacotte R. (1988) Géologie et archéologie : mines et métallurgies anciennes en Basse-Marche. Travaux d’Archéologie Limousine, 8 : p. 7-15.
Lafaurie J. (1968) Triens mérovingiens de Solignac et de Blond (Haute-Vienne). Bulletin de la Société Française de Numismatique, 23e année (4, avril 1968) : p. 268–269.
Loustaud J.-P. (1973) Rapport de prospection. Le Bois des Tourettes. Blond. Limoges : SRA Limousin.
Perrier J. (1993) Carte Archéologique de la Gaule, La Haute-Vienne. Paris : Maison des Sciences de l’Homme.