Saint-Goussaud

Identification

Département

Numéro INSEE

23200

Protection

Vestiges gallo-romains inscrits et classés aux monuments historiques le 2/04/1984 (parc. 500 (moitié sud du théâtre), 529, 528 (sanctuaire) classées ; parc. 499 (moitié nord du théâtre) inscrite).

Cité

Numéro CAG

52

Classification fonctionnelle

Fiabilité agglomération

Recherches en cours

Oui

Etat de la fiche

Environnement géographique

Situation

La commune est située au sud-ouest de Guéret (voir notice) et au nord-est de Limoges, à la limite entre les départements de la Creuse et de la Haute-Vienne.

Topographie et altitude

680

Environnement géographique

Le site est implanté sur le flanc est du Puy-de-Jouër (694 m) à une altitude moyenne de 680 m, au coeur des monts de la Marche, à l'est des Monts d'Ambazac. Le site est installé en partie sur un petit replat dans un secteur de vallées encaissées. Il domine la vallée du ruisson de Beaumont, petit affluant du Taurion.

Leucogranite alcalin sodique à grain moyen, à deux micas, du massif de Saint-Goussaud / Saint-Sylvestre.

Réseau hydrographique

Rivière

Distance (km)

4.34

Historique des recherches

Les recherches sur le site de Saint-Goussaud, au Puy-de-Jouër, commencent en 1863 avec une première campagne de fouilles réalisée par Ed. Buisson de Mavergnier (1863 : "Trois journées de fouilles suffisent à mettre au jour une quantité considérable de briques romaines, de grandes tuiles, de clous, des gisements formés par un charbon de bois menu, vestiges d'un incendie, une belle pierre taillée longue de 1,20 m, un mur long de 8,30 m, et uns second mur, perpendiculaire au premier, devant être ceux d'un vaste appartement situé devant la voie romaine, un puits maçonné, carré, comblé de pierres et, à gauche de celui-ci, un aqueduc conduisant les eaux dans une pêcherie et, enfin, ce qu'il appelle "un fauteuil colossal de granit taillé dans un bloc de 1,30 m de diamètre et haut de 1,13 m, non compris le dossier de forme arrondie" (Louradour 1964 : 403) ; dans son article de 1864, Ed. Buisson de Mavergnier indique que les vestiges qu'il a fouillés sont à 1,30-1,50 m de profondeur. De plus il localise ses sondages : "C'est en vue du Puy-de-Dôme et du Mont-Dor, dont les sommets étaients couverts de neige, près de la voie de Séjoux à Saint-Goussaud, que j'ai fait pratiquer les fouilles" (B. de M., 1864, 220). Il indique aussi que les parcelles notées "Prataury" sur le cadastre sont situées face au village de Frialouse (1864 : 221). Il précise une seconde fois la localisation de ces travaux, "c'était sur le versant opposé faisant face à Saint-Gousaud (1864 : 224) et l'on apprend alors qu'il a réalisé 4 tranchées. La première mesure 15 à 20 m de longueur sur 1,50 m de large et permet de mettre au jour des vestiges de constructions en petits appareil. La seconde est négative. La troisième offre du mobilier enfoui à 1,50 m de profondeur dont de nombreux clous et un anneau en fer. La quatrième conduit à la découverte d'un bloc de 1,20 m de longueur pris dans un mur de 8,30 m adossé à un mur de plus de 20 m terminé par un bloc cubique marquant l'angle d'un bâtiment avec un mur perpendiculaire. Cette construction apparaît selon l'auteur le long de la voie (B. de M. 1864 : 226)).

Les travaux sont poursuivis par Mayaud (1881), puis repris à partir de 1901 par l’abbé Dercier, curé du village ("Il est sans moyens financiers, souvent seul, sans aide et surtout sans plan d'ensemble. Quand ses recherches sont vaines, il abandone la tranché ouverte, et il va, au hasard, en ouvrir une autre" (Louradour 1964 : 404) ; "L'abbé Dercier découvre encore, longeant la voie romaine, une enceinte rectangulaire limité par un mur de 0,65 m d'épaisseur, de 55 m de longueur et renfermant les substructions de toute une série de bâtiments présentant ou des voûtes, ou des traces de pavage et souvent d'incendie et, à 1 km de là, une autre construction comprenant huit compartiments. Il affirme avoir dénombré vingt et un bâtiments au total" (Louradour 1964 : 404).

Sur la carte de Cassini (1790), le site est indiqué comme "Ville ruinée" d'après A. Louradour (1964 : 402).

A. de Laborderie (1921 : 518) interpréte le site comme une mansio qui accompagne un lieu de surveillance militaire.

A. Laporte (1966 : 71) indique qu'aucune mosaïque et aucun marbre n'a été retrouvé sur le site. Il insiste également sur le fait que le site se situe "à la charnière de deux régions aurifères qui ont eu une grande importance dans l'Antiquité. La première est celle de j'ai appelée "La région aurifère de Bénévent-l'Abbaye". Elle s'étend, en gros, depuis La Souterraine jusque vers Saint-Dizier-Leyrenne. La deuxième constitue une auréole autour de la montagne de Saint-Goussaud et sur le flanc Est et Sud-Est des monts d'Ambazac. Partout, dans ces deux zones aurifères, les vestiges d'exploitations minières attestent une activité considérable... A tite d'exemple signalons les fosses de Millemilange, commune de Saint-Goussaud, qui ne sont quà 4 km, en ligne droite au Sud-Ouest du Mont du Jouer. Citons aussi la fosse de Forgeas et celles voisines du Bois des Cruzeaux, fosses énormes et spectaculaires entres toutes, à la limite des communes de Ceyroux et de Saint-Dizier ; elles ne sont qu'à 8 km à l'Est du Mont de Jouer" (72).

En 1964, le Touring Club de France, sous la direction de P. Dupuy reprend les investigations notamment au niveau du théâtre et dans les parties boisées à l’est. Parallèlement, il réalise la fouille de la nécropole de Lavaud (Dupuy 1968). Par la suite, en 1976, J.-P. Bost réalise une campagne de sondages de vérification, sur le sanctuaire (parcelles C528 et C529 ; superficie cumulée des sondages - tous installés le long de l'enceinte du sanctuaire : 4,6 m²). Plus récemment, en 2011, une campagne de relevés topographiques a été effectuée dans le cadre de la thèse (Baret 2011).

R. Lacotte, TAL 1988, 8, p.9 (mines cf. dossier Blond) signale des auréoles aurifères dans les collines de Saint-Goussaud.

Sources
Epigraphie

CIL

XIII, 1452

Type d'inscription

Texte

SACER PEROCO | IEVRV DVORI | CO. V. S. L. M.


Type d'inscription

Texte

M VM [---] L. APRI FILIVS | RVL ARCANVS ANNIAE PRISCINAE RUTILI A TICI | PATER STATVAS CVM BAS I DD


Chronologie
Phasage:

Fiabilité

Fiabilité

Fiabilité

Fiabilité

Topographie
Etendue supposée

Phase

0

Fiabilité

Superficie

2.00

Réseaux
Voies terrestres:

Identifiant

STGOU-VoieTerr-01

Identifiant

STGOU-VoieTerr-02

Identifiant

STGOU-VoieTerr-03

Identifiant

STGOU-VoieTerr-04

Organisation
Infrastructures liées à l'eau
Sources et puits

Identifiant

STGOU-Puits-00

Identifiant

STGOU-Puits-01

Type

Forme

Carré

Aqueduc, canalisations, égouts

Identifiant

STGOU-Aqueduc-01

Type hydraulique


Identifiant

STGOU-Aqueduc-02

Type hydraulique


Edifices publics
Edifices de spectacles:

Identifiant

STGOU-Théâtre-01

Diamètre total

30.00

Diamètre orchestra

8.50

Type d'édifice

Mur de scène ?

Non

Edifices religieux et nécroples
Temples et sanctuaires

Identifiant

STGOU-Cutuel-01

Type de lieu de culte

Péribole

Oui

Sépultures isolées

Identifiant

STGOU-Sépulture-01

Type de sépulture


Nécropole

Identifiant

STGOU-Nécropole-01

Type de sépulture

Nombre de sépultures

4

Coffre funéraire

Oui

Habitat

Identifiant

STGOU-Habitat-04

Longueur

3.00

Largeur

3.00

Nombre de pièces

1.00

Identifiant

STGOU-Habitat-05

Longueur

15.60

Nombre de pièces

8.00

Identifiant

STGOU-Habitat-06

Identifiant

STGOU-Habitat-07

Identifiant

STGOU-Habitat-08

Identifiant

STGOU-Habitat-09

Identifiant

STGOU-Habitat-10

Identifiant

STGOU-Habitat-11

Longueur

5.60

Largeur

4.80

Identifiant

STGOU-Habitat-12

Identifiant

STGOU-Habitat-14

Identifiant

STGOU-Habitat-15

Identifiant

STGOU-Habitat-16

Identifiant

STGOU-Habitat-17

Identifiant

STGOU-Habitat-18

Activité, production et échanges
Artisanat

Identifiant

STGOU-Carrière-01

Type d'activité


Le territoire

Habitat rural

Plusieurs sites d’habitats ruraux sont enregistrés sur la commune de Saint-Goussaud, sans qu’il soit pour autant possible de proposer de plus amples détails puisque ces derniers ne sont connus que par des découvertes de tuiles et de céramiques.

Synthèse

Bilan

S’il est tentant de classer cette proposition au rang de fiabilité 2 des agglomérations avérées en raison de la présence d’un sanctuaire et d’un théâtre au carrefour de plusieurs voies, l’absence de structures d’habitat connues pose cependant question. Plusieurs mentions de découvertes de tuiles et de céramique à proximité tendent néanmoins à montrer que ces constructions ne seraient pas isolées avec presque 20 bâtiments signalés par l'abbé Dercier. Seules des campagnes de sondages, sur le modèle des diagnostics, dans les espaces boisés permettraient de confirmer ces hypothèses. Une reprise des fouilles des édifices connus assurerait une meilleure connaissance du théâtre qui continue à interroger les chercheurs comme lors du colloque sur les villes et agglomérations du sud de la Gaule, tenu en 1990 à Bordeaux, en raison de sa petite taille et de la faible qualité de sa construction.

Synthèse des bâtiments mentionnés (en dehors du théâtre et du temple) :

Num. Bâtiment

Type Nombre de salles

Dimensensions

STGOU-Habitat-04 Habitat ? 1 3 x 3 m
STGOU-Habitat-05 Habitat ? 8 Longueur : 15,60 m
STGOU-Habitat-06 Habitat ?   20 m²
STGOU-Habitat-07 Habitat ?    
STGOU-Habitat-08 Habitat ?    
STGOU-Habitat-09 Habitat ?    
STGOU-Habitat-10 Habitat ?    
STGOU-Habitat-11 Habitat ?   5,60 x 4,80 m
STGOU-Habitat-12 Habitat ?    
STGOU-Habitat-13 Habitat ?    
STGOU-Habitat-14 Habitat ?    
STGOU-Habitat-15      
STGOU-Habitat-16 Habitat ?    
STGOU-Habitat-17 Habitat ?   2 x 9 m ?
STGOU-Habitat-18 Habitat ?   1,5 x 1 m (forme ovale)
Bibliographie

Bibliographie

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